L'affaire se déclencha après la révolution de 1789. A cette époque, la chapelle était occupée par un particulier. On trouva convenable d'ôter la cloche de son édifice. Pour assurer sa conservation, après l'avoir gardée quelques temps, les Taponnais la firent installer dans le clocher de l'église paroissiale à Saint Ilpize. En 1848, les habitants de Tapon reconstruisirent en hâte une nouvelle chapelle et espéraient récupérer ainsi leur cloche. Mais la voûte décentrée s'écroula et l'affaire en resta là.
En 1875, la chapelle fut enfin terminée, grâce aux cotisations des Taponnais. Ceux-ci tentèrent alors de récupérer la "Tapounelle", mais en vain, les Ilpidiens s'y opposèrent.
Après bien des demandes et autres procès, le tribunal débouta les malheureux habitants qui ne purent récupérer leur cloche.
La colère fut grande et deux Taponnais se rendirent, par une nuit noire, dans le clocher et frappèrent la cloche jusqu'à la fêler.
On dit qu'elle avait le pouvoir d'éloigner la grêle et l'orage, lorsqu'on la faisait tinter avec ardeur; peut être parce qu'un paroissien dit-on, aurait jeté de nombreuses pièces d'argent dans le métal en fusion.
Les générations passent et disparaissent et, avec elles, les rancunes. Toutefois, ces évènements sont restés dans les mémoires et l'histoire de la Tapounelle n'est pas oubliée. Voilà bien une "querelle de clocher".
Source bibliographique Terra Nostra.